Patriartech

Auteur/trice(s) :Marion Olharan Lagan

19,00

Comment l’industrie qui régit le plus nos vies fait régner en maître le patriarcat.

Date de parution

17 mai 2024

Dimensions

x 11,8 x 20 cm

ISBN

978-2-38257-183-5

Nombre de pages

256

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Le Livre

Des réseaux sociaux aux voix féminines de nos assistants personnels, il n'y a rien de neutre dans la tech. S'y allient les outils les plus invasifs de nos vies privées et une oppression structurée depuis des siècles pour servir la domination d'un tout petit groupe. Une classe de milliardaires s'en sert pour modeler la société à son image : discriminatoire sous couvert d'universalité, individualiste sous couvert de philanthropie, révélatrice de l'essoufflement du néolibéralisme. Pour anticiper leurs prochains mouvements, il est essentiel de saisir l'histoire de la tech dans toute sa diversité et les enjeux qui fondent son actualité.

Si, dans la tech peut-être encore plus qu'ailleurs, on ne cesse de glorifier des hommes seuls présentés comme des génies, nous devons ces inventions, comme tous les progrès scientifiques, à des collectifs dont la plupart étaient mixtes. Réparant cette injustice, ce livre montre combien la tech reproduit, amplifie, alimente et légitime le système patriarcal.

Aujourd'hui professeure agrégée en civilisation américaine à l'université de Bretagne Sud, Marion Olharan Lagan a dirigé les équipes qui ont conçu les personnalités française, italienne et espagnole d'Alexa, l'assistant personnel d'Amazon. Patriartech est son premier essai publié.

Auteur/trice(s)

Marion Olharan Lagan

Aujourd’hui professeure agrégée en civilisation américaine à l’université de Bretagne Sud, Marion Olharan Lagan travaille notamment sur la figure de l’arnaqueuse et ses représentations fictionnelles ; les performances genrées du rêve américain et l’économie de l’arnaque, notamment dans sa dimension numérique. Dans une vie précédente, elle a dirigé les équipes qui ont conçu les personnalités française, italienne et espagnole d’Alexa, l’assistant personnel d’Amazon. Issue de la génération des Millenials, elle a connu l’avant Internet et réseaux sociaux.

 





En savoir plus

Le secteur économique qu’on appelle « la tech », de l’anglais technology, a transformé en profondeur nombre d’entreprises majeures. En Occident, les Gamam (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft) sont ainsi devenues des sortes de sociétés-nations, qui vont jusqu’à développer leur propre système de santé.

La tech recouvre le matériel informatique, ou hardware, mais aussi, à travers les « nouvelles technologies », tous les objets qui en sont issus, comme les smartphones. Elle concerne aussi des choses intangibles, qu’on appelle software – services informatiques, logiciels, plateformes, technologies bluetooth ou GPS… La neurotechnologie, utilisée dans les greffes, les implants et la PMA ? C’est encore elle.

Aussi innovante qu’elle soit, la tech n’échappe pourtant pas plus que le reste du monde au système patriarcal. La façon dont sont orientées les ressources financières, qui détermine quelles recherches sont entreprises, donc quels progrès sont effectués, est entièrement organisée par des hommes blancs qui dirigent des gouvernements et des entreprises – et reflètent leurs préoccupations, comme le domaine militaire.

Aujourd’hui, tous les barons de la tech sont des hommes : Jeff Bezos (Amazon, Blue Origin), Elon Musk (Tesla, Space X, X), Marl Zuckerberg (Meta), Sundar Pichai (Google)…

Plus largement, nombre d’entre eux ne se sentent pas concernés par les lois morales, voire les lois tout court. Ils n’obéissent pas aux législations des pays où ils opèrent et ne rêvent que de course aux étoiles. Par ailleurs, de l’implication de Facebook dans les élections américaines et mondiales aux impôts d’Elon Musk, on observe les difficultés rencontrées par les gouvernements à légiférer sur une industrie qu’ils ne comprennent pas.

Pourtant, la tech doit beaucoup à des femmes et à de nombreuses personnes minorisées, invisibilisées. C’est ainsi une jeune femme, Ada Lovelace, qui a eu l’intuition mathématique de « la science poétique », ou informatique, et est considérée comme la toute première programmeuse. C’est un homme gay, Alan Turing, qui a œuvré aux fondations scientifiques de l’informatique – avec l’aide de très nombreuses femmes, surnommées les « casseuses de code de Bletchley Park ». Henrietta Swan Leavitt est quant à elle à l’origine de la loi de Leavitt, qui a permis de mesurer la distance des galaxies en étudiant la luminosité des étoiles.

De même, de brillantes mathématiciennes noires états-uniennes ont participé à l’expansion de l’industrie aéronautique puis à la conquête de l’espace. Les anonymes dont l’histoire n’a même pas retenu l’identité sont légion : c’est le cas des « calculatrices d’Harvard », des femmes engagées par Edward Charles Pickering, directeur de l’Observatoire de l’université de Harvard de 1877 à 1919 pour traiter des informations astronomiques afin de cartographier le ciel – également élégamment surnommées « le harem de Pickering ».

De fait, c’est quand la programmation devient lucrative, soit dès les années 1970, que des diplômes d’informatique se créent et que les autodidactes sont écartées. Devenue rentable et stratégique, la profession se masculinise. À la fin des années 1980, les femmes représentaient 38 % de la force de travail en informatique aux États-Unis ; en 2005, alors que le nombre de femmes augmente dans les autres professions scientifiques, elles étaient 29 %. Elles ne s’en sont pas détournées : elles en ont été exclues.

Bien sûr, elles sont aussi évincées de l’histoire. La Wikimédia fondation indique qu’elle comptait 15 % de contributrices en 2023 ; moins de 20 % des biographies concernent des femmes et peu d’entre elles sont reliées à des articles transversaux concernant l’histoire. Dans une injustice épistémique, leur action est rendue invisible, oubliée.

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